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Billet de mai : Médecine de tous les jours

Le billet précédent a décrit le système de santé à disposition des personnes atteintes de maladies importantes. Mais pour les pathologies plus bénignes, qui ne nécessitent pas d’aller à l’hôpital, comment les mamans font-elles ? Quels sont les remèdes ? Nous avons interrogé Nicolas le responsable de l’équipe à Tananarive.

Pour une maladie sans gravité, les mamans font souvent de l’automédication. Quelques médicaments, comme le paracétamol et quelques antibiotiques, (amoxicilline, tétracycline) sont vendus dans les épiceries, au détail selon les besoins.
Il y a aussi les remèdes de grand-mère tels que les soins à bases de plantes (infusions, tisanes…), et la salive…. Et puis également les massages traditionnels réalisés par des personnes qui ont des dons particuliers.
Si la maladie persiste, la famille s’oriente vers les centres de santé ou les dispensaires.

Quelles sont les maladies bénignes les plus fréquentes ?
Les grippes et maux de têtes sont répandus.
Les affections hivernales, quand la température descend entre 8 et 15 °C, touchent les enfants qui n’ont pas de vêtements chauds. L’équipe fait alors le nécessaire pour distribuer les vêtements reçus à tous ceux qui en ont besoins, ainsi que des couvertures.
Il y a les carences en vitamines, qui donnent une couleur rouge aux cheveux des enfants ; et les carences en calcium qui génèrent des problèmes dentaires.
Et aussi des parasites et des vers qui donnent un gros ventre aux enfants.

Les maladies dues à l’eau contaminée sont-elles courantes et dangereuses pour les bébés ?
Oui, il y a des bébés qui attrapent la diarrhée à cause de cela. Lors des consultations au dispensaire du CDA, le diagnostic met en cause des microbes qui sont dans l’eau. Il y a aussi des infections cutanées que les enfants et les bébés attrapent avec l’eau sale qui est partout dans les bas quartiers comme Andohatapenaka et Anosibe où habitent nos familles. Mais heureusement, quelquefois les bébés résistent grâce aux anticorps qui les protègent.

Quelle place prend la médecine traditionnelle, avec quelle efficacité et à quel coût ?
La médecine traditionnelle occupe une place importante dans les familles qui n’ont pas les moyens de se soigner chez le médecin. C’est une solution vitale pour ces familles en difficultés et pour celles qui habitent loin des centres de santé. Beaucoup croient et espèrent être guéris ainsi. Il y a une efficacité réelle pour les maladies pas trop grave : des brulures pas très profondes qui sont soignées avec des plantes, ou de la salive …. Les fractures également, avec de la salive encore, de l’huile de coco, et des morceaux de bois en tant qu’attelle.
Le coût n’est pas élevé, souvent les guérisseurs ne demandent pas une somme fixe mais prennent ce que le patient peut donner.

Quand les enfants sont malades, restent-ils seuls ou bien les mamans doivent-elles interrompre leur travail pour les garder ?
Quelquefois, si l’enfant est encore petit, la maman le garde avec elle pendant son travail. S’il est plus grand, après les premiers soins, elle laisse l’enfant seul à la maison ou le confie aux voisins pour aller travailler. Les mamans se débrouillent, et généralement elles ne demandent rien à l’équipe pour les petites maladies, sauf en cas de complications.

Quand ce sont-elles qui sont malade, comment la famille s’organise t-elle ?
L’entraide entre les mamans du quartier est très importante quand l’une d’entre elles est malade. Il y a aussi la solidarité familiale, les membres de la famille s’organisent pour soigner la malade. Quelquefois, quand la famille est en difficulté, elle contacte l’association Mirana pour demander de l’aide et du soutien. Le repas de midi à la cantine pour les enfants rassure les mamans malades, car ainsi les enfants mangent au moins une fois dans la journée. En effet, sans travail pas de repas….

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